Journées d’Etudes Doctorales et Post-Doctorales, Toulouse, 12 et 13 janvier 2016, Le retour aux anciens dans la philosophie des modernes. Institut Catholique de Toulouse, Faculté de philosophie.
On ne peut pas nier que les philosophies de Friedrich Nietzsche et de Giorgio Colli ont été influencées par la pensée grecque antique, les points de rencontre sont nombreuses et très évidentes. D’abord, tous les deux, mettent en scène le rejet de l’histoire comme évolution ou tout simplement comme un mouvement dirigé par une téléologie qui regarde toujours vers l’avenir, en déclarant une pensée inactuelle. La pensée inactuelle consiste à placer leur œuvre, dans un certain sens, hors du temps, jugeant l’époque dans laquelle nous vivons comme désespérément décadente, et en essayant de se brancher sur une pensée plus authentique dans un passé que, pour nos auteurs, est équivalent à la Grèce antique. En deuxième lieu, Nietzsche et Colli affirment le rejet ou la critique de la morale au sens chrétien du terme, comme responsabilité du sujet en face de ses actions. Le problème moral est traité par Nietzsche à travers une critique des principes idéaux réglementaires des nos actions. Il est donc cohérent dans sa critique de toute forme de platonisme. Pour Colli, d’autre part, la critique du discours moral qui prétend parler de la volonté ou de l’action, est liée surtout à la négation de la substantialité du sujet. Enfin, les deux auteurs affirment à plusieurs reprises l’excellence de la connaissance, comme la plus haute aspiration dans la vie humaine. Cette dernière question sera traitée dans mon discours, qui aura pour but d’étudier la valeur de la connaissance théorique chez Nietzsche et Colli comme un retour inactuel aux modes de voir, et donc de connaître, le monde des anciens Grecs. […]
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